L’observation

L’observation est souvent considérée comme primordiale en éveil scientifique, mais si elle peut paraître évidente, elle requiert des savoir-faire qui ne sont pas innés. C’est donc une attitude à développer chez les enfants.

Au départ, chez l’enfant, l’observation est souvent spontanée et est le signe d’une curiosité qui amène à un questionnement fort utile.

Beaucoup d’enseignants encouragent l’observation tout en la laissant libre. Elle reste, dans ce cas, personnelle et subjective et donc non scientifique même si elle est utile à l’enseignant à qui elle permet d’identifier les centres d’intérêt ainsi que les préconceptions des enfants.

Cependant, si on souhaite qu’elle devienne scientifique, qu’elle soit donc plus objective et généralisable, il est nécessaire que l’observation évolue. Elle nécessite l’apprentissage dirigé de techniques d’observation systématiques et la sélection de critères d’observation.

Si l’on veut comparer valablement deux objets, savoir si on doit les placer dans une même catégorie ou dans des catégories différentes, il faut au préalable avoir défini ces catégories et savoir quels sont les critères dont il faut tenir compte.

Exemple : trier les fruits en différentes catégories selon leur taille, leur couleur,leurs qualités gustatives…mais aussi leur mode de formation dans la plante…

L’observation joue également un rôle important dans la compréhension de beaucoup de phénomènes. Pour cela, elle doit être orientée soit par des questions, soit par une hypothèse à confirmer ou à rejeter et guidée par des critères d’observation qui permettront de répondre à la question ou de vérifier l’hypothèse.

Exemple : Observer la croissance d’une plante pour en construire la chronologie.

L’observation peut être une activité ponctuelle parce que le but de l’observation n’est pas lié à un changement temporel ou que le changement à observer s’effectue rapidement dans le temps (par exemple pour relever la présence de graines dans un fruit). Dans certains cas, il peut être intéressant qu’elle soit réalisée de manière continue ou effectuée à intervalles plus ou moins réguliers (à déterminer en fonction du phénomène observé). Elle nécessite alors des outils pour déterminer la fréquence des observations, leur durée, etc. et impose plus que jamais de garder des traces de l’ensemble des résultats d’observation.

Il est important de noter que l’on ne devient bon observateur que si l’on comprend ce que l’on observe parce que l’on peut faire des liens avec des référents connus. Ce n’est donc que grâce à des activités qui permettent de mettre en place des observations organisées et investigatrices que les élèves deviendront peu à peu de bons observateurs autonomes.